Soins express et larmes.

Marvin entra le centre Pokémon. Il déposa la PokéBall de Mimigal sur le comptoir et alla s'asseoir sur une chaise et à peine assis, il s'effondra.



Marvin, 12 ans.

Marvin était dans cet orphelinat depuis plus de neuf ans maintenant. Il n’avait aucun souvenir de son enfance avec ses parents biologiques. Il se réveilla ce mardi matin, comme tout les mardis.

- Tommy, c’est l’heure ! Réveilles-toi !
- Hmm ...

Son copain de chambrée n’avait plus envie de rien depuis quelques temps. Il avait abandonné l’idée d’être adopté. Ils étaient des préadolescents, et c’était extrêmement rare que des familles adoptent des enfants à cet âge là. Tommy avait sombré peu à peu dans la solitude Marvin avait assisté à la descente de son ami sans rien pouvoir faire, même s’il savait pourquoi son camarade en était arrivé là.

- Aller ! Lèves-toi ! C’est mardi !
- Ouais, je sais, mais je sais aussi qu’on va encore être déçu par ce qui nous attend.
- ...

Marvin baissa la tête, il se doutait qu’il avait raison. Il tenta tout de même de raisonner son ami.

- Tu sais ... Nina, elle y allait tous les jours, elle. Elle ne baissait pas les bras ! Elle y allait, même si au fond d’elle même, elle n’en avait pas vraiment l’envie et puis regardes maintenant, elle ...
- ... ELLE EST PARTIE !

Tommy tomba en sanglots. Il enfourna sa tête dans le coussin poisseux de son lit et pleura. Marvin le regarda d’un air dépité.



Marvin avait laissé Tommy dans la chambre. Il n’avait souhaité aller rencontrer les familles aujourd’hui. Marvin rentra dans la pièce, toujours aussi petite, et glauque. Derrière l’immense baie vitrée, plusieurs couples. Marvin n’avait pas le cœur à ça.

* J’ai pas envie de ça ... j’en ai marre ... et si ... et si Tommy avait raison ...*

Soudain la porte s’ouvrit. Le gérant de l’orphelinat entra. Il s’approcha de Marvin à pas rapide mais ... prit une petite fille par la main et s’en alla avec. Marvin soupira.

*Evidemment ... ce n’était pas pour moi ...*

Très vite tous les adultes de derrière la vitre s’en allèrent. Seul un homme resta derrière la vitre. Il regarda Marvin silencieusement en lui souriant. Marvin sentait son cœur s’accélérer. L’homme ne semblait pas très âgé. Il portait des petites lunettes rectangulaires, des cheveux courts et noirs. Il avait les yeux bleus très clairs, presque blancs, et portait un long manteau blanc, semblable à une blouse. Alors que Marvin et l’homme se fixait, la porte s’ouvrit à nouveau.

- MARVIN !
- ... !?

Le gérant choppa Marvin par le bras et le tira avec lui. Alors que Marvin était contraint de suivre le gérant, ce premier s’adressa à lui.

- MAIS ! Je ne suis ...
- Je ne pensais sincèrement pas pouvoir me débarasser de toi un jour ! Je me demande ce qu’on t’a trouvé, à toi !
- Tommy ... ! Il n’est même pas au courant, que ... !
- Il n’avait qu’à venir ce matin, comme tout le monde, au lieu de chialer !

Marvin se retrouva de l’autre côté de la baie vitrée, avec cet homme intriguant. Le gérant claqua la porte sans un dernier regard pour le jeune garçon qu’il avait hébergé durant des années, il préférait regarder l’énorme liasse de billets qu’on venait de lui donner. Marvin regarda à travers la large vitre.

* Combien de fois j’ai rêvé d’être de ce côté de la baie ... et à présent je n’ai qu’un regret, ne pas avoir dit au revoir à mon seul ami ...*

Marvin regarda son nouveau tuteur, celui-ci le prit par la main et l’emmena dehors. Marvin observa partout autour de lui, il n’avait pas vu la lumière du jour depuis tant de temps. Il ressentait un drôle de sentiment, un mélange d’excitation, de bonheur et de peine. L’homme le fit monter dans sa voiture, côté passager. Ils commencèrent à rouler. L’homme prit la parole.

- Je sais que ça doit te faire bizarre ...
- Hum.
- Tu as peur ?
- Pas vraiment.
- ... je m’appelle Walter. Appelle-moi Walt si tu préfères.
- Walter, c’est bien, pour un début.
- Oui, oui, tu as raison.

Un autre silence s’installa. Lourd et pesant silence.

- Et vous connaissez mon prénom ?
- Oui, oui, j’ai lu tout un dossier sur toi ...
- ...
- Tu veux savoir où j’habite peut-être ? Et où on va ?
- Moui ...
- Neptunia. Je suis scientifique là bas. Je travaille dans la centrale de la ville.
- Ah ...
- ...

Et le silence se réinstalla jusqu’à l’arrivée à Neptunia ...



Marvin récupéra Mimigal après avoir séché ses larmes, et partit.